Journée mondiale pour un tourisme responsable

La journée mondiale du tourisme, célébrée le 2 Juin 2023, s’est créée un allier de taille, à travers le concept de tourisme lent, aussi appelé, dans un anglicisme, slow tourisme. S’opposant au tourisme de masse, il doit être compris comme étant un tourisme dont la lenteur vise à donner le temps nécessaire à ses adeptes pour comprendre la culture locale des endroits qu’ils visitent. Certaines lenteurs, lorsque l’on part en voyage de tourisme, sont plus respectueuses de l’environnement, ne serait-ce que les limites de vitesse, qui permettent de réduire le nombre d’accidents sur les routes et les combustions de gaz à effet de serre. La journée mondiale pour un tourisme respectueux et responsable vise donc à rappeler quelques règles de bonnes conduites visant à profiter des innombrables richesses qu’offre la terre, tant en temps de ressources naturelles et financières mais aussi en termes de ressources humaines : éviter d’exploiter les populations les plus pauvres lorsque l’on se déplace pour leur rendre visite, apprendre à rémunérer leur travail en faisant promouvoir le commerce équitable. Ce respect est mutuel, car s’il est vrai que les visiteurs se doivent de respecter les populations locales, il est tout aussi important pour ces dernières d’éviter d’exploiter les touristes en facturant des biens et services qui sont anormalement élevés. Pour en discuter, la coopérative radiophonique de Toronto a décidé de convier des spécialistes en la matière afin d’apporter un éclairage sur ces enjeux d’une grande importance.

Le respect mutuel entre population accueillante et touristes sur la juste rémunération des biens et services locaux. Dans certains pays exemplaires européens, un sondage a révélé que les touristes sont prêts à payer plus cher les produits locaux ainsi que les biens et services qui leur sont offerts. Comment arriver à concilier l’impératif de combattre l’inflation et de favoriser le tourisme responsable ? Est-il possible de faire payer les produits locaux plus chers par les touristes sans augmenter l’inflation ? Cela passe-t-il par la mise en place d’un label touristique pour certains produits, label qui serait délivré par un organisme local en charge du tourisme qui, après avoir vérifié l’adéquation du produit aux normes environnementales et sociales, comme la juste rémunération des artisans à l’origine du produit, lui délivrerait un label de qualité servant de guide pour les acheteurs ?

Le secteur du tourisme au Canada est à l’avant-garde de la promotion des pratiques durables, notamment grâce à l’engagement de l’Association de l’industrie touristique du Canada (AITC) en faveur du tourisme durable à l’horizon 2030, qui encourage les destinations touristiques et les entreprises à mesurer leurs performances en matière de développement durable.

Dans notre contexte environnemental actuel, les touristes canadiens et étrangers sont de plus en plus à la recherche de produits et de services durables. Le ministre Boissonnault a tenu des tables rondes thématiques et régionales dans le cadre de la consultation sur la nouvelle Stratégie fédérale pour la croissance du tourisme. Les participants ont alors pu s’exprimer sur l’importance d’une offre touristique écoresponsable tenant compte de la régénération de l’environnement. Avec la fin de la pandémie, les pays concurrents et les principaux joueurs touristiques canadiens ont fait savoir qu’il y avait de plus en plus consensus sur l’importance d’offrir des expériences produisant peu d’émission de carbone. Le Canada s’efforce de rendre son gouvernement plus vert et incite les entreprises à accroître leur efficacité énergétique, ce qui facilitera l’atteinte des objectifs en matière de durabilité et se traduira par des retombées pour le secteur touristique. À cet effet, le Canada est proactif avec des projets comme le Défi carboneutre, qui invite les entreprises à mettre en œuvre un plan de transition afin que leurs activités soient carboneutres d’ici 2050.

Le gouvernement du Canada, au moyen du Volet des priorités nationales, finance actuellement la modernisation du programme de certification Clé verte de l’Association des hôtels du Canada, qui vise l’adoption de pratiques encore plus durables dans la gestion des hôtels.

Destination Canada invite ses partenaires à promouvoir le tourisme durable et à respecter les cibles en matière de réduction de GES, alors qu’ils s’activent à attirer des touristes de toutes les classes économiques, incluant les grands voyageurs et ceux qui sont sensibles à l’environnement et désireux de laisser le lieu de leur visite en meilleur état qu’il était à leur arrivée. Acheteurs de biens et services locaux, ils stimulent l’économie du pays. Ces touristes sont de bons ambassadeurs pour la marque canadienne, racontant au monde entier l’expérience qu’ils ont vécue dans notre pays, ce qui s’avère grandement profitable pour le pays.

Les mesures mises en place pour éviter l’exploitation sexuelle des enfants. Il est difficile d’évoquer le terme de tourisme responsable au canada sans aboutir à la panoplie d’articles consacrés à un phénomène de plus en plus répandu : l’exploitation sexuelle des enfants. Il concerne tous les parents en ce qu’un adolescent, souvent privé d’argent et de vie sexuelle par ses parents pour lui apprendre à vivre sobrement en attendant d’avoir plus de maturité dans l’utilisation cet argent et de sa sexualité, se voit proposer par des touristes de leur offrir ce qu’ils aimeraient faire dans leurs plus grands fantasmes d’adolescents, pourtant interdits et tabou dans la société dans laquelle ils vivent. Toute la question est alors de savoir comment, d’une part, faire comprendre à ces adolescents, qu’ils doivent redoubler de vigilance et ensuite surveiller de près des touristes ayant des antécédents criminels de ce genre ? La surveillance numérique a-t-elle un rôle à jouer dans la prévention de cette forme d’exploitation sexuelle des adolescents ?

Notre gouvernement ne tolère pas la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle des enfants. C’est pourquoi nous avons lancé en 2019 la Stratégie nationale de lutte contre la traite des êtres humains. Nous avons investi près de 58 millions de dollars pour l’aborder sous tous les angles et unifier les efforts fédéraux dans un seul cadre stratégique. La stratégie nationale soutient les services destinés aux victimes et aux populations à risque, telles que les femmes et les filles autochtones.  Il y a encore du travail à faire et nous continuerons à lutter pour la sécurité des Canadiens à risque.

Cette question relève davantage du mandat de Sécurité publique Canada, qui serait plus à même de répondre à vos questions et de vous donner plus d’information sur les mesures prises pour protéger les populations à risque, incluant les femmes et les filles autochtones, au Canada.

Le crédit d’impôt de l’Ontario pour les vacances touristiques. Ce crédit d’impôt permet de récupérer 20% des frais d’hébergement pour des vacances passées en Ontario. L’État fédéral peut-il aussi mettre en place ce crédit d’impôt pour des vacances passées au canada afin d’encourager le tourisme local ?

Le crédit d’impôt pour les vacances en Ontario pour 2022 est une mesure provinciale temporaire visant à encourager les familles ontariennes à découvrir la province, tout en aidant le secteur du tourisme et de l’accueil à se rétablir des répercussions financières de la pandémie.

Le gouvernement fédéral a mis en place des mesures pour aider les entreprises liées au tourisme et les organisations à but non lucratif des secteurs du tourisme, des arts et de la culture à se relever des importantes répercussions de la pandémie. Le secteur a reçu un montant totalisant 23 milliards de dollars, ce qui a permis aux employeurs de garder leurs travailleurs sur la liste de paie, aux entreprises de payer leurs loyers et leurs frais d’hypothèque, et de garder leurs portes ouvertes.

Le gouvernement du Canada travaille sur une nouvelle Stratégie fédérale pour la croissance du tourisme, qui tracera la voie à suivre pour assurer la croissance, les investissements et la stabilité dans le secteur touristique du pays. Des investissements clés visant cette nouvelle stratégie ont été annoncés dans le budget de 2023, dont 108 millions de dollars sur trois ans destinés aux agences de développement régional afin d’aider les communautés, les petites entreprises et les organisations sans but lucratif à mettre sur pied des projets et des événements locaux. Le gouvernement investira également 50 millions de dollars sur trois ans pour appuyer les efforts de Destination Canada visant à favoriser la tenue de congrès, de conférences et d’événements internationaux de grande envergure au Canada.

La notion de tourisme lent privilégie les courtes distances aux longues distances, ce qui a pour conséquence de favoriser d’autres modes de transport que l’avion. Comment mettre à profit la notion de tourisme lent pour mettre plus de recettes dans les caisses des collectivités qui ont été sérieusement secouées par l’arrêt du tourisme durant la pandémie ?

Le secteur touristique canadien possède un fort potentiel tout en étant grandement inclusif, mais surtout il est essentiel à la santé économique du pays. Le tourisme génère des occasions d’affaires dans toutes les régions du Canada, dans les grandes villes comme dans les communautés rurales et éloignées et autochtones. Il s’agit pour ces communautés d’un important moteur économique et d’un générateur d’emplois.

Le tourisme dans les communautés rurales, éloignées et autochtones doit composer avec des défis uniques découlant de la pandémie. Comme la réduction du trafic aérien et terrestre, la hausse du prix des carburants et la réorganisation des chaines d’approvisionnement.

Pour remédier à ces problèmes complexes, le gouvernement poursuit le dialogue avec les principaux intervenants sur de possibles solutions et approches à mettre en place pour relever ces défis. En juin 2022, dans le cadre de la consultation sur la nouvelle Stratégie fédérale pour la croissance du tourisme, le ministre Boissonnault a tenu une table ronde sur le tourisme dans les régions rurales et éloignées. Il a alors été question de l’importance du tourisme comme stimulateur du développement économique dans les communautés rurales, éloignées et autochtones. Au cours de cette rencontre, les participants ont énuméré un certain nombre de défis particuliers à ces communautés : pénurie de main-d’œuvre, et de logements pour les travailleurs, problèmes liés au transport, le renouvellement des destinations et des infrastructures, entres autres.

Le Canada est bien placé pour tirer parti de la demande croissante d’offres touristiques durable et inclusives dans les régions rurales et éloignées en proposant des expériences dans divers environnements naturels à travers le pays, y compris dans les parcs de Parcs Canada.

Justin Simard

Porte-parole, Innovation, Sciences et Développement économique Canada

Farrah-Lilia Kerkadi, Attachée de presse du Cabinet du Ministre du Tourisme et ministre associé des Finances (farrah-Lilia.Kerkadi@fin.gc.ca)