Natasha Pelletier, une jeune étudiante loin de chez elle : « […] chaque jour je suis incroyablement confuse pourquoi je paye autant pour si peu. »

12 novembre 2020

Quelques mois après la rentrée scolaire, plusieurs jeunes commencent déjà le deuxième semestre de leurs études postsecondaires. Cet automne, GrandToronto.ca est allé à la rencontre de jeunes finissant.e.s du secondaire qui tentent de se repérer en temps de pandémie et de trouver une balance entre leurs divers engagements. Une entrevue par Karelle Sikapi.

 

Quel est votre nom?

Natasha Pelletier

 

Est-ce que vous fréquentez une institution postsecondaire? Si oui, laquelle, dans quel programme et en quelle année?

Je fréquente l’université d’Ottawa en première année dans le programme de science politique et Juris Doctor (droit).

 

Quels sont les obstacles principaux pour les jeunes gradués du secondaire, à votre avis?

Apprendre à vivre seul, socialiser dans de nouveaux environnements, prendre soin de soi-même (physiquement et mentalement), trouver un équilibre entre les études et le social, être passionnée par ses études et découvrir quelle méthode d’études fonctionne pour toi.

 

Quel a été le plus grand effet de la pandémie sur vous jusqu’à présent?

L’apprentissage à distance change complètement comment on apprend. Il manque un gros aspect : la discussion et les interactions en classe. Sans ces aspects les cours deviennent plus une place où on remet simplement des travaux sans véritablement apprendre.

La socialisation a aussi complètement changé, et chaque fois que nous rencontrons quelqu’un, nous nous sentons coupables de ne pas être en train de faire notre part pour combattre le virus. Mais sans la socialisation, il est fort difficile de rester en bonne forme mentalement.

 

Quelles sont trois de vos plus grandes inquiétudes reliées aux études à ce moment?

Je suis vraiment inquiète que je perde mon temps en essayant d’apprendre pendant une pandémie et que j’aurais dû prendre une année de relâche avant de m’être lancée aux études. De plus, j’ai peur de faillir un cours sans même m’en rendre compte, car tout avance très vite et sans les interactions en personne on se sent comme si rien ne se passe réellement. Finalement, j’ai peur qu’on me renvoie chez moi, je vis en ce moment en résidence, car être sur le campus et avoir un peu de social m’aide vraiment à me concentrer dans mes études.

 

Est-ce que les institutions postsecondaires répondent aux besoins des étudiant.e.s en temps de pandémie à votre avis? Comment?

Personnellement je crois que non, car ils nous ont un peu lancé dans le vide. Les cours ne sont plus au même niveau et on interagit rarement avec les professeurs. C’est presque une opportunité de vacances pour des profs et les élèves sont laissés derrière. Aussi, l’université n’est vraiment pas accommodante et si tu veux plus d’accommodations ou un coup de main, il faut faire beaucoup de travail pour le recevoir.

 

Que pensez-vous des droits de scolarité inchangés en temps de pandémie? Croyez-vous que ça reflète les services et les ressources auxquels ont accès les élèves?

Je crois que les droits de scolarité doivent être baissés ou que les services doivent être améliorés, car à chaque jour je suis incroyablement confuse pourquoi je paye autant pour si peu. Par exemple, je paye le même prix pour mon forfait alimentaire que les étudiants auparavant. D’habitude la cafétéria est ouverte 24/7 et il y a une grande variété de stations différentes de nourriture. Maintenant la cafétéria est ouverte de 7h-21h pendant la semaine et de 9h-21h les fins de semaine et il y a un nombre réduit d’options de nourriture.

 

Est-ce que la situation présente des cours universitaires/collégiaux en ligne vous fait regretter votre choix de vous inscrire/de ne pas vous inscrire aux études postsecondaires?

En effet et à ce point-ci, je reste inscrite et je complète mes cours, car je ne sais pas ce que je ferais au lieu. J’espère vivre la réouverture d’un campus sécuritaire pour pouvoir me relancer dans mes études avec plus de certitude.

 

Quels sont vos plans pour le futur quant à votre scolarité?

J’espère rester dans mon programme pour obtenir mon baccalauréat en science politique et ma common law et ensuite passer mon barreau. Je ne suis pas certaine où je vais être après, mais j’espère que je vais être contente et passionnée par mon emploi.