Journée internationale de la préparation aux épidémies

27 décembre 2023

Entrevue avec Santé Canada/ Relation avec les medias : media@hc-sc.gc.ca

La meilleure manière de se préparer contre une épidémie consiste à l’éviter par la vaccination, le lavage des mains, l’aération des lieux clos, et le port du masque dans les hôpitaux en période de hausse des cas : tels sont les conseils offerts par les journalistes spécialisés en matière de santé à l’approche de la Journée mondiale de prévention des épidémies le 27 décembre 2023.

Chaque année, la grippe et la bronchiolite causent d’importants dégâts financiers aux hôpitaux canadiens, français et américains. Comment y faire face ? Est-il possible d’éradiquer complètement ces virus ? Quelles leçons tirer des précédentes expériences épidémiques liées à la grippe, à la bronchiolite, ou encore à la COVID-19 ?

En 2018, Statistique Canada enregistrait 63 décès attribuables à la bronchiolite, ce qui en faisait la 35e cause de mortalité dans le pays. Ce nombre a chuté en 2022 pour atteindre 20 décès par an et reculer au 39e rang des causes de mortalité dans le pays. L’épidémie voisine, la grippe, cause plus de dégâts. Ainsi, selon Statistique Canada, chaque année, 12 000 hospitalisations sont liées à cette épidémie et 3 500 personnes en meurent.

En ce qui concerne la COVID-19, les médias canadiens rapportent la survenue d’un variant nommé JN1, qui causerait 40 000 à 50 000 nouveaux cas de COVID-19 par jour. La Journée internationale de la préparation aux épidémies décrétée par l’ONU le 11 décembre 2020 et qui se tiendra le 27 décembre 2023 est donc l’occasion de sensibiliser sur les impacts financiers des épidémies en termes de coûts humains et financiers, mais aussi d’échanger sur des techniques de prévention et de guérison de ces maladies, de mettre en place un réseau de partage de vaccins afin de faire reculer le fléau, non seulement au sein des pays développés, mais aussi entre les pays riches et ceux du tiers monde. Pour en discuter, nous avons convié les plus éminents spécialistes sur la question.

L’épidémie de grippe : comme souligné dans le propos introductif, la grippe saisonnière cause 3500 décès au canada et devient la dixième cause de mortalité dans le pays. Selon plusieurs laboratoires de recherches, ce virus se propage essentiellement pendant l’hiver, entre novembre et avril et se caractérise par sa très grande capacité à muter dans le corps humain, de sorte que nos défenses ne peuvent pas toujours le combattre. Plusieurs conseils d’internautes suggèrent le repos, les boissons chaudes et la prise de médicaments comme ibuprofène. Le vaccin est il recommandé après la prise de ces médicaments? Quel est l’apport de ce dernier dans la prévention de la grippe ?

Le vaccin contre la grippe est votre meilleure défense contre cette maladie. Il est recommandé pour toutes les personnes âgées de 6 mois et plus.

Les enfants âgés de 6 mois à moins de 9 ans qui n’ont jamais été vaccinés contre la grippe doivent recevoir 2 doses. Il est recommandé d’espacer les doses d’au moins 4 semaines pendant la saison de la grippe actuelle.

Le vaccin contre la grippe contribue à vous protéger si vous êtes exposé au virus par la suite, en vous aidant à :

  • Éviter de tomber gravement malade en raison des complications liées à la grippe.
  • Protéger les personnes de votre entourage, une fois vacciné, car vous êtes moins susceptible de transmettre le virus à d’autres.
  • Réduire la charge globale pesant sur le système de soins de santé pendant la saison des virus respiratoires.
  • Diminuer vos chances d’être infecté par la grippe et d’autres virus respiratoires en même temps, y compris la COVID-19, ce qui pourrait entraîner de graves complications.

Le vaccin contre la grippe ne vous protège pas contre la COVID-19. Il est donc très important d’être à jour dans :

  • Les vaccinations recommandées contre la COVID-19.
  • Tout autre vaccin recommandé.

Pour en savoir plus: Grippe (influenza) : Faites-vous vacciner

Les causes de mortalité liées à la bronchiolite ont fortement reculé au Canada. Quelles sont les raisons d’un tel succès ? Est-il possible de mettre en place des colloques et des conférences entre les différentes provinces canadiennes et les pays du G7 afin d’échanger des expertises pour aider les pays qui sont le plus aux prises avec cette maladie ? La coopération en termes de fournitures de médecins, de constructions de tentes chauffées pour élargir la capacité d’accueil des pays les plus débordés est elle possible à un niveau gouvernemental d’abord et ensuite à un niveau privé ?

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est la cause la plus fréquente de bronchiolite et de pneumonie chez les nourrissons et les jeunes enfants. Au Canada, le VRS provoque chaque année des éclosions de maladies des voies respiratoires, qui commencent généralement à la fin de l’automne et se poursuivent jusqu’au début du printemps.

Le VRS est présent dans le monde entier, et pratiquement tous les enfants sont infectés avant l’âge de 2 ans. À l’échelle mondiale, le VRS est une cause importante d’infection aiguë des voies respiratoires inférieures et une cause majeure d’admission à l’hôpital chez les jeunes enfants, pour lesquels on estime que le VRS est associé à environ 28 % de tous les épisodes d’infection aiguë des voies respiratoires inférieures. Au Canada, environ 1 % de tous les nourrissons sont hospitalisés à cause du VRS au cours de leur première année de vie. Dans certaines communautés éloignées, les taux d’hospitalisation liés au VRS ont atteint 20 à 50 % de toutes les naissances vivantes.

La réinfection par le VRS est fréquente mais la maladie est généralement moins grave lors des infections suivantes.

Il n’existe actuellement aucun vaccin disponible au Canada contre le VRS. Le seul moyen de défense est une protection passive temporaire avec la préparation d’anticorps monoclonaux palivizumab (PVZ). Le PVZ contient uniquement des anticorps contre le VRS. Veuillez visiter : Comité consultatif national del’immunisation (CCNI) Utilisation recommandée du palivizumab pour réduire les complications de l’infection par le virus respiratoire syncytial chez les nourrissons.

L’Agence de la santé publique du Canada travaille en collaboration avec les provinces et territoires sur la question du Virus respiratoire syncytial (VRS) en fournissant des ressources destinées aux professionnels de la santé.

Le Canada participe activement à des initiatives nationales et internationales visant à détecter et surveiller la propagation du VRS. L’Agence de la santé publique du Canada supervise le programme de Surveillance et détection des virus des voies respiratoires. Ce programme national de surveillance analyse la circulation des virus respiratoires saisonniers, incluant le VRS, chaque semaine tout au long de l’année.

Pour obtenir des informations actualisées sur l’activité des virus respiratoires au Canada, veuillez consulter : Détection des virus des voies respiratoires au Canada.

Le cas de la tuberculose.

Le canada a mis en place une clinique mobile de dépistage de la tuberculose dans certaines communautés des premières nations, ce qui lui a permis de diagnostiquer 46 nouveaux cas de tuberculose active. En 2022, 1,3 millions de personnes sont mortes de tuberculose. La tuberculose se transmet par les goutes de salives, cette salive pouvant être projetée en cas d’éternuement. La plus part des médecins reconnaissent qu’un malade peut vivre quelques semaines avec le virus avant de se rendre compte qu’il est infecté, d’où l’importance du test de dépistage. Quels sont les moyens mis en œuvre dans votre établissement pour favoriser le dépistage des cas de tuberculose ? Avez-vous reçu des demandes d’aide de la part d’organismes établis sur le territoire canadien ou à l’extérieur ? Dans l’affirmative, quelle a été votre contribution ?

Le Gouvernement du Canada est déterminé à lutter contre la tuberculose parmi les populations touchées et à s’attaquer aux facteurs qui contribuent à la propagation de la maladie, tels que la pauvreté, l’insécurité alimentaire et les logements surpeuplés.

Nous collaborons avec les provinces, les territoires, les gouvernements autochtones et d’autres partenaires pour mettre fin à la tuberculose au Canada et partout dans le monde. Nos efforts collectifs se concentrent sur trois domaines clés :

  • Accroître nos efforts de prévention et de contrôle de la tuberculose.
  • Faciliter le repérage et le traitement des personnes les plus exposées au risque d’infection tuberculeuse latente (la tuberculose latente concerne les personnes qui sont infectées mais qui ne développent pas la maladie).
  • Travailler avec des partenaires pour aborder les facteurs de risque sous-jacents.

Le Canada a réalisé des progrès considérables en ce qui concerne l’élimination de cette maladie, grâce à l’avènement des antibiotiques et à une amélioration générale des conditions socio-économiques. L’Administratrice en chef de la santé publique, la Dre Theresa Tam, en parle dans ce rapport : Le moment d’agir – Pleins feux de l’ACSP sur l’élimination de la tuberculose au Canada.

Plus récemment, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a collaboré avec le gouvernement du Nunavut et Nunavut Tunngavik pour tenir dans l’ensemble de la communauté de Pangnirtung (Nunavut) une séance de dépistage de la tuberculose qui a connu un vif succès.

L’ASPC a fourni du soutien épidémiologique et du soutien en laboratoire sur place lors de cette séance. Une équipe de 11 membres du personnel (5 épidémiologistes et 6 professionnels de laboratoire) du Laboratoire national de microbiologie (LNM) a été mobilisée. Elle a installé un laboratoire mobile pour fournir des services diagnostiques de grande qualité et accroître les capacités de dépistage. Le LNM a aussi fourni de la formation et du renforcement des capacités au personnel de laboratoire de la région. (Voir la publication de la Dre Tam sur X et ce message LinkedIn à ce sujet)

Grâce à ces efforts, 94 % de la population cible a fait un test de dépistage. Diagnostiquer et traiter les cas de tuberculose active et de tuberculose latente le plus tôt possible est une étape essentielle pour mettre fin à la transmission de cette maladie dans la communauté.

Pour plus de détails sur la lutte contre la tuberculose :

Prévention et contrôle de la tuberculose au Canada

Tuberculose : Ce que fait le Canada

Stratégie de lutte contre la tuberculose de Santé Canada pour les membres des Premières nations vivant dans les réserves – sommaire

Tuberculose : Symptômes et traitement

Tuberculose : Surveillance

Dépistage de la tuberculose : Pour les professionnels de la santé

La tuberculose au Canada : Infographie (2021)

La covid 19 continue encore de faire des nouveaux cas. Certaines provinces canadiennes ont enregistré 50.000 nouveaux cas par jour. On estime que ce nombre risque de progresser du fait de la grève qui sévit au sein du personnel soignant ou encore de la pénurie de postes dans le domaine médical ? Comment aider à freiner la propagation du virus dans de telles conditions ?

Pour des informations sur la prévention de la COVID, nous vous invitons à consulter : COVID-19 : Prévention et risques.

Pour les données les plus récentes, veuillez consulter : Mise à jour sur l’épidémiologie de la COVID-19: Résumé (nous ne voyons aucune province ou territoire ayant récemment enregistré 50 000 cas dans une seule journée… il vous faudra vérifier vos sources et corroborer vos informations à ce sujet.)

Vous trouverez aussi des informations dans le Tableau de bord sur la vigie de la COVID-19 dans les eaux usées – Canada.ca qui fournit des données sur les tendances relatives au niveau d’infection par la COVID-19 dans les eaux usées (eaux d’égout) de différentes collectivités et de différents milieux au Canada. Cela peut refléter les niveaux d’infection par la COVID-19 dans ces collectivités.

Les mesures individuelles de santé publique sont des mesures efficaces que vous pouvez utiliser tous les jours pour aider à réduire la propagation de la COVID-19. Ces mesures sont aussi parfois appelées pratiques préventives personnelles. Il est plus efficace d’utiliser plusieurs mesures à la fois, ce que l’on appelle la superposition. Il s’agit :

  • Tenir à jour votre vaccination contre la COVID-19
  • Restez à la maison lorsque vous êtes malade
  • Porter un respirateur ou un masque bien ajusté (dans certains cas)
  • Améliorer la ventilation intérieure
  • Pratiquer l’étiquette respiratoire et l’hygiène des mains
  • Nettoyer et désinfecter les surfaces et les objets

Contactez les provinces et territoires pour leurs actions afin de freiner la propagation du virus dans leurs juridictions respectives et à la lumière de leurs situations spécifiques.