Une croisée des mots avec l’écrivain franco-ontarien Paul-François Sylvestre

Monsieur Anlon To, à gauche, éditorialiste culturel de la Coopérative radiophonique de Toronto, et monsieur Paul-François Sylvestre, à droite, écrivain, avaient longuement discuté sur l’identité du francophone, dans une province majoritairement anglophone, comme celle de l’Ontario.

Le jeudi 13 juin 2019, Monsieur Paul-François Sylvestre était à la Bibliothèque publique de Toronto. Il y assistait comme invité spécial à la séance finale de la Croisée des mots, une série de lectures soulignant les œuvres de huit auteurs francophones, issus du vaste territoire pancanadien. La séance, animée par l’éditorialiste de la Coopérative radiophonique de Toronto, Anlon To, fut un voyage à travers une histoire personnelle et unique d’un écrivain fidèlement franco-ontarien, qui naquit à Saint-Joachim, un petit village qu’il décrivit comme un cocon francophone.

Écrivain, critique littéraire, chroniqueur historique, Monsieur Sylvestre enseignait également au Collège Glendon et Boréal. Lauréat de la médaille du jubilé de la reine, chevalier de l’Ordre de la Pléiade, et membre de l’Ordre de l’Ontario, il a apporté durant ses plus de 70 ans de vie au rayonnement culturelle de la francophonie ontarienne de nombreuses contributions littéraires. Diplômé d’un baccalauréat des arts de l’Université d’Ottawa, c’est à son professeur de littérature française du Moyen Âge, Françoise Kaye, qu’il raconte devoir le plus.

Monsieur Paul-François Sylvestre avait, pour clore la séance finale de la Croisée des mots, lu le premier chapitre de son roman 69, rue de la Luxure, pour célébrer le mois de la fierté gaie.

C’est aussi durant son parcours scolaire, avait dévoilé Monsieur Sylvestre, qu’était venu son inspiration à écrire, par La Quête d’Alexandre d’Hélène Brodeur. Ce fut pour lui la première histoire qu’il lut où l’intrigue se passa dans un endroit qui lui était familier, puisqu’elle s’agissait d’ici-même, en Ontario. «Dans mes lectures, l’action se déroulait toujours en France ou au Québec, Or, voici que Brodeur me plonge dans le Nord de l’Ontario lors des incendies dévastateurs. Je me suis immédiatement dit que si une intrigue pouvait se dérouler dans le Nord, elle pouvait tout aussi bien s’ancrer dans le Sud, d’où mon roman sur la contrebande durant les années de la prohibition de l’alcool: Des œufs frappés…»

Il avait aussi parlé de son temps à la tête des éditions L’Interligne, qu’il avait décrit comme étant « les dix meilleurs années de sa vie, » et l’importance d’une maison d’édition francophone dans la province de l’Ontario. En effet, son identité minoritaire de francophone était un sujet récurrent de la discussion, à laquelle s’apposait son homosexualité, lui accordant une identité doublement minoritaire. «C’est un double filon qui respecte ma double identité. Mes ouvrages ont tantôt un contenu franco-ontarien, tantôt un contenu gai, parfois un mélange des deux.»

Un article de Anlon To, éditorialiste.

 

 

 

 

 

 

 

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